Justice Procès à Riom et Clermont-Ferrand de "faucheurs volontaires"
Six "faucheurs volontaires" comparaîtront mercredi 14 et jeudi 15 septembre devant la cour d'appel de Riom et quinze autres seront jugés vendredi 16 septembre par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour avoir détruit des essais d'OGM dans le Puy-de-Dôme en août 2004 et 2005.
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A Riom, six personnes, dont l'ancien secrétaire national des Verts, Gilles Lemaire, sont poursuivies pour la "destruction en réunion" d'une parcelle d'OGM à Marsat (Puy-de-Dôme), le 14 août 2004. Le jugement sera mis en délibéré, selon une source judiciaire.
A Clermont-Ferrand, quinze autres "faucheurs volontaires", également poursuivis pour "destruction en réunion", seront jugés le 16 septembre en correctionnelle pour avoir partiellement détruit un essai d'OGM à Nonette le 27 août. Les prévenus, jugés en comparution immédiate le 29 août, avaient demandé un délai pour préparer leur défense. Le procès de Riom intervient à l'issue de près d'un an de bataille juridique. La cour d'appel avait rejeté, le 19 mai, la demande de comparution volontaire, aux côtés des six personnes initialement poursuvies, de 167 personnes qui avaient participé à la destruction des OGM de Marsat et s'étaient ensuite dénoncées à la gendarmerie.
Le 14 décembre 2004, cette demande de comparution volontaire des 167 militants anti-OGM avait été acceptée par le tribunal correctionnel de Riom mais le parquet avait fait appel. La cour d'appel a décidé de juger elle-même les prévenus et de ne pas les renvoyer devant le tribunal correctionnel. Des procédures similaires ont été engagées par le Collectif des faucheurs volontaires devant les juridictions de Toulouse et d'Orléans. A Toulouse, neuf responsables syndicaux et politiques, seront jugés les 20 et 21 septembre par la cour d'appel pour une destruction d'OGM à Menville (Haute-Garonne) le 25 juillet 2004. Comme celle de Riom, la cour d'appel de Toulouse a écarté la demande de comparution de 222 "faucheurs volontaires", annulant une décision du tribunal correctionnel du 8 novembre 2004. A Orléans, 44 "faucheurs volontaires" seront jugés le 27 octobre pour une destruction commise en août 2004 dans le Loiret.
"A Riom, c'est la première fois depuis qu'existe le mouvement des Faucheurs volontaires qu'on va mener sur le fond le débat sur les OGM devant la justice", a déclaré à l'AFP Me François Roux, l'un des avocats du Collectif des Faucheurs volontaires, lancé en 2003, qui revendique 5.200 membres. Les prévenus, parmi lesquels Jean-Baptiste Libouban, fondateur du mouvement des Faucheurs volontaires, encourent une peine de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. L'un d'eux, agriculteur de l'Aveyron, est également poursuivi pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale supérieure à huit jours sur un militaire de la gendarmerie".
Des rassemblements de soutien, avec conférences et prises de paroles, seront organisés à Riom et à Clermont-Ferrand de mercredi à vendredi, en marge des procès, par le Collectif des faucheurs volontaires.
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